De la JS Suresnes au MHSC, le parcours de l’enfant de Courcouronnes impressionne. Observé par les plus grands clubs européens depuis plusieurs années, Elye Wahi commence à se faire un nom au sein du championnat de France de Ligue 1, à seulement 19 ans.
Né dans l’Essonne en 2003, Elye Wahi découvre le football en région parisienne à l’âge de 6 ans, sous le maillot de la JS Suresnes, club formateur d’un certain N’Golo Kanté. Ballon aux pieds, le natif de Courcouronnes impressionnait déjà de part ses qualités techniques. « Il maîtrisait déjà très bien le ballon. Elye avait un instinct que la plupart des adolescents n’avaient pas. Il avait un don. Peu importe le poste où on le mettait, il s’en sortait de part sa vision du jeu et son flair. Pour être honnête, dès son année en U9/U10, on savait que, sauf grosse erreur de parcours, il y avait de forte chance qu’il finisse professionnel. C’était vraiment le talent à l’état pur », se souvient Mehdi Ariano, éducateur du jeune footballeur en catégorie U11/U13.
"Il impressionnait déjà tout le monde" Mehdi Ariano
À l’âge de 13 ans, Wahi quitte le cocon familial pour rejoindre le Stade Malherbe de Caen. Dès son arrivée en Normandie, le jeune buteur fait déjà étalage de son talent et termine sa première saison en U15 avec un total de 89 buts à son compteur. Mais ce n’est pas tout. Surclassé en U17 l’année suivante, l’attaquant prometteur ne cesse d’impressionner, en réalisant une prestation mémorable lors d’un match amical, face au Paris Saint-Germain. Une performance qui ne passe pas inaperçue aux yeux du grand public. « Sur chaque tournoi, les parents venaient le voir jouer lui parce qu’il impressionnait déjà tout le monde. C’était déjà le meilleur. Il a toujours été extrêmement talentueux », rajoute Ariano, qui ne tarit pas d’éloges sur son ancien protégé.
Son comportement lui joue des tours
Début 2018, les dirigeants caennais sont contraints de le renvoyer suite à des problèmes de comportement dans son établissement scolaire. Les semaines suivantes ne sont donc pas simples pour Elye Wahi, qui attire l’oeil de différents agents, dont leur premier intérêt est de profiter de la valeur marchande du footballeur. À l’été 2018, le jeune buteur signe un pré-contrat avec le club anglais de Southampton, mais son âge l’oblige à rester en France pour une année supplémentaire avant de pouvoir rejoindre l’étranger à l’aube de ses 16 ans. Le FC Montfermeil profite donc de la situation pour offrir une licence d’un an à Wahi, dans l’optique de le faire évoluer avec les U19 Régional 1, avant de l’envoyer en Premier League contre une compensation financière de 30.000€ promise par les Saints.
Mais, entre temps, Francis De Taddeo, fraîchement nommé directeur du centre de formation de Montpellier suite à son départ du SM Caen, tente de convaincre l’entourage de l’attaquant, qu’il connaît bien, pour l’attirer dans l’Hérault et l’empêcher de rejoindre l’Angleterre. Le responsable montpelliérain engage donc Wahi sous la forme d’un contrat aspirant. Cette décision passe mal auprès du président de Montfermeil, qui décide de porter plainte contre le MHSC. Le bras de fer est finalement remporté par De Taddeo devant la commission de discipline de la Ligue de Football Professionnel, qui précise qu’un club étranger n’est pas autorisé à faire signer un pré-contrat à un mineur de moins de 16 ans.
Quelques apparitions sous Michel Der Zakarian
En octobre 2019, Elye Wahi paraphe son premier contrat professionnel avec le Montpellier Hérault, quelques mois après avoir fêté ses 16 ans. Un peu plus d’un an après, en décembre 2020, la jeune pépite montpelliéraine est lancée dans le grand bain de la Ligue 1 par Michel Der Zakarian, avant d’inscrire son premier but en professionnel, quelques semaines plus tard, durant sa seconde apparition face à l’AS Monaco. La deuxième partie de cette saison fut prometteuse (3 buts sur ses 18 premiers matchs avec l’équipe première) pour le jeune attaquant qui avait la lourde tâche de remplacer Andy Delort ou Gaëtan Laborde sur des bouts de matchs.
Une confirmation avec Olivier Dall’Oglio
À l’été 2021, Olivier Dall’Oglio pose ses valises dans l’Hérault afin de succéder à Michel Der Zakarian, alors remercié par les dirigeants de La Paillade. Le néo-coach de Montpellier se doit de démarrer un nouveau cycle à la suite de départs importants (fin de carrière pour Vitorino Hilton, départ à Dijon pour Daniel Congré, transfert à Rennes pour Gaëtan Laborde et décision inattendu d’Andy Delort qui rejoint Nice). L’ancien entraîneur de Brest doit donc tout revoir dans son nouvel effectif et décide de faire confiance à Elye Wahi au sein de l’attaque montpelliéraine, aux côtés de Valère Germain, fraîchement recruté, et Stephy Mavididi. Malgré un début de saison poussif, Wahi parvient à se démarquer par la suite au vue de ses différentes prestations prometteuses, qui lui permettent d’engranger de nombreuses titularisations et de s’offrir un total de 8 buts et 2 passes décisives à ce jour, à neuf journées de la fin de l’exercice 2021/2022.
Il entre dans l’histoire de la Ligue 1
Kylian Mbappé, Ousmane Dembélé, et maintenant Elye Wahi. Le 25 février dernier, face au Stade Rennais, l’attaquant de Montpellier s’est offert un but venu d’ailleurs qui lui a permis de passer troisième au classement des plus jeune joueur français à atteindre la barre des 10 buts en Ligue 1, derrière les deux internationaux du Paris Saint-Germain et du FC Barcelone. Mais ce n’est pas tout. À seulement 19 ans et 54 jours, le natif de Courcouronnes est devenu plus précoce qu’un certain Thierry Henry. Une statistique impressionnante pour celui qui effectue seulement sa première saison professionnelle pleine avec le MHSC.
😱 Les plus jeunes joueurs à atteindre la barre des 10 buts en L1 sur les 30 dernières saisons :
▪️ Kylian Mbappé – 18 ans et 75 jours
▪️ Ousmane Dembélé – 18 ans et 308 jours
▪️ Elye Wahi – 19 ans et 54 jours
▪️ Thierry Henry – 19 ans et 70 jours #Ligue1UberEats pic.twitter.com/Z3SBp1BvrL— Prime Video Sport France (@PVSportFR) February 28, 2022
Lié à Montpellier jusqu’en 2025
Malgré les nombreuses convoitises venant de l’étranger, Elye Wahi s’est mis d’accord avec les dirigeants montpelliérains pour une prolongation de contrat. “C’était une évidence”, confie le jeune attaquant héraultais, qui espère “continuer à faire vibrer les supporters”. Pour rappel, l’international français U19 avait déjà prolongé une première fois son contrat (jusqu’en juin 2023) au mois de février 2021. L’objectif de Laurent Nicollin était de conserver son poulain, afin de pouvoir travailler sereinement sur la saison à venir avec une équipe compétitive. C’est chose faite, pour son plus grand bonheur. “Je suis heureux et ravi qu’Elye continue l’aventure avec nous et qu’il se projette sur plusieurs années avec nous. À lui de continuer de grandir et de progresser comme il le fait actuellement… qu’il nous marque plein de buts jusqu’à la fin de saison et dans les années à venir”, lance-t-il.
✍️ 𝙀𝙡𝙮𝙚 𝙒𝙖𝙝𝙞 prolonge au MHSC 🧡
💬 “𝗧𝗿𝗲̀𝘀 𝗰𝗼𝗻𝘁𝗲𝗻𝘁 𝗱𝗲 𝗽𝗿𝗼𝗹𝗼𝗻𝗴𝗲𝗿 𝗮𝘃𝗲𝗰 𝗺𝗼𝗻 𝗰𝗹𝘂𝗯 𝗳𝗼𝗿𝗺𝗮𝘁𝗲𝘂𝗿”
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— MHSC (@MontpellierHSC) March 14, 2022
L’unanimité avec les Bleuets
Au vue de ses différentes prestations avec Montpellier, Elye Wahi s’offre le privilège d’être appelé en sélection nationale. D’abord en U16 et en U17, le jeune joueur de 19 ans fait désormais partie de l’équipe de France U19 entraîné par Landry Chauvin. L’attaquant du MHSC s’est dévoilé en marquant à deux reprises lors de ses six apparitions sous le maillot tricolore U19. Une première fois contre l’Angleterre le 6 octobre 2021 (victoire 3-1), et face au Mexique le 11 octobre suivant (succès 4-1).
Ces derniers jours, Wahi a été retenu par son sélectionneur pour disputer le Tour Elite de l’Euro 2022. Pour son septième match avec les Bleuets, l’Héraultais s’est offert un doublé lors de la victoire française face à la Suède (5-0), ce mercredi 23 mars. Ils affronteront ensuite la République Tchèque, le samedi 26 mars, avant de s’opposer à la Bosnie-Herzégovine, le mardi 29 mars. Les Tricolores devront terminer à la première place pour obtenir leur qualification pour la phase finale de l’Euro (du 18 juin au 1er juillet 2022).
Une fierté pour le JS Suresne
“C’est une grande fierté pour notre club d’avoir un deuxième joueur qui sort de notre formation après N’Golo Kanté”, déclare Mehdi Ariano. “C’est une ascension qui est peut-être un peu plus lente que prévue, mais qui reste fulgurante par rapport à son jeune âge. Il le mérite, c’est quelqu’un qui est fait pour jouer au foot”, rajoute-t-il, avant d’évoquer, notamment, sa dernière rencontre avec le buteur héraultais. “J’ai eu la possibilité de le revoir l’été dernier et j’ai constaté qu’il avait beaucoup évolué en maturité. Sa prolongation avec Montpellier récemment est une sage décision de sa part. Le MHSC est un club qui lui permet de prendre de l’expérience dans le monde professionnel, en plus au plus haut niveau, dans une équipe qui prétend au haut de tableau. Dans son jeu, il s’éparpille un peu moins et il est décisif, ça fait partie de son évolution. Le JS Suresne lui souhaite de continuer sa progression et on espère le revoir très vite. On sait qu’il n’oublie pas d’où il vient, donc ça rend la fierté encore plus grande”, conclut son ancien coach.
CP : MHSC
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