Le défenseur central du Montpellier Hérault Sport Club, Daniel Congré, a accepté de répondre à nos questions. Durant cet entretien exclusif, le joueur de 35 ans a évoqué son confinement, ses débuts à Toulouse en tant que footballeur professionnel, son parcours au MHSC et ses envies dans les mois à venir…
Salut Daniel, bon déjà merci beaucoup d’avoir accepté de faire cet entretien à mes côtés.
Salut, avec plaisir.
Pour commencer, comment vas-tu ?
Très bien. Je tourne un peu en rond depuis un moment, mais je reprends la préparation physique pour être prêt pour la reprise.
Comment as-tu vécu cette période de confinement ? Ce n’était pas facile pour tout le monde, mais quand tu es footballeur je pense que l’envie de revenir sur les terrains ça doit titiller ?
Oui, ça a été long. On savait pas trop où on allait au début. C’était compliqué de travailler sans but réel. Quand l’arrêt du championnat a été annoncé, c’était compliqué, mais le plus important c’est la santé de tout le monde. Maintenant il faut attendre la reprise.
La reprise des entraînements va se faire le 22 juin pour le MHSC, tu dois languir j’imagine ?
J’ai hâte de retrouver les collègues, ce retour aux entraînements va faire du bien.
Est-ce que tu appréhendes ce retour aux entraînements après tout ce qu’il s’est passé ces dernières semaines ?
Je regarde ce qu’il se passe à l’étranger. Eux ils ont repris, donc je ne vois pas pourquoi on ne pourrait pas reprendre. Je n’ai pas forcément de crainte. Le club a eu suffisamment de recul pour se préparer.
Tu as un coéquipier, Junior Sambia, qui a été touché par le covid au début du confinement. Comment, vous les joueurs, vous avez vécu la mauvaise nouvelle ?
C’était un choc. Tout le monde respectait ce confinement et voir Junior touché ça nous a fait un choc. Je pense que cette mauvaise nouvelle a fait peur à tout le monde. Grâce à dieu il va bien, il s’est remis, et j’espère qu’on le retrouvera en pleine forme à la reprise.
Bon Daniel, on va faire un récapitulatif de ta carrière. Tu as commencé le football en 1995, à Toulouse, donc tu avais 10 ans. 9 ans plus tard, en 2004, tu signes ton premier contrat pro avec le Téfécé. Quels souvenirs tu as de tes débuts toulousains ?
J’en garde de très bons souvenirs. Je suis natif de Toulouse, ma famille est de Toulouse, ma femme aussi, donc c’est une fierté d’avoir commencé là-bas. Je suis très fier de mon parcours à Toulouse, la ville me l’a bien rendu car les supporters m’ont beaucoup soutenus.
En 2012, Alain Casanova t’offre le brassard de capitaine, mais lors du mercato estival du décides de rejoindre le Montpellier Hérault Sport Club, champion de France en titre. Pourquoi avoir quitté Toulouse alors que l’entraîneur. te montrer toute sa confiance en te nommant capitaine ?
Ma progression a été constante à Toulouse, malgré les blessures que j’ai pu avoir au début, ça n’a pas été facile. J’ai su surmonter ces épreuves et remonter la pente. Petit à petit j’ai gravi les échelons jusqu’à ce que je sois nommé capitaine. J’avais envie de relever un nouveau challenge. Je connaissais René Girard, que j’ai connu en équipe de France espoirs. Le choix n’a pas été facile, mais quand Montpellier, le champion de France vient toquer à ta porte, ça donne forcément envie, donc je n’ai pas hésité. C’était une décision très compliqué car j’ai connu de très bons moments à Toulouse, mais il fallait tourner la page.
Comment les dirigeants de Montpellier sont venus te chercher ? Qu’est-ce qui t’a convaincu dans le projet héraultais, hormis le fait qu’ils jouaient la Ligue des champions ?
Quand on jouait contre Montpellier, on voyait que dans ce club il y a un état d’esprit irréprochable, et ça déjà ça m’a donné envie. La Ligue des champions a aussi été un facteur très important.
Quels ont été tes sentiments quand tu as joué tes premières minutes en Champions League avec le MHSC ? L’ambiance à la Mosson devait être folle ?
C’était dynamique. Je n’avais jamais vu ça. C’était une fierté, un rêve. Quand tu rentres sur le terrain et que tu entends la musique, c’est extraordinaire.
Tes début à Montpellier ont été un peu compliqué. Tu montrais des prestations en deçà de ton niveau habituel. Comment tu as vécu cette première année difficile ?
C’était un peu délicat. Il y a plusieurs facteurs qui peuvent entrer en compte. C’était la première fois que je changeais de club, je sortais de mon cocon pour la première fois. La première partie de saison était compliquée, mais je n’ai rien lâché, j’ai continué à bosser et j’ai su remonter la pente. Ce que je retiens de cette saison c’est que j’ai été élu joueur du mois en fin de saison, donc ça montre que l’évolution était présente. J’ai toujours bossé et donné le maximum sur le terrain. Quand je rentre sur un terrain, je ne triche pas.
En 2017, le MHSC perd malheureusement son papa, Louis Nicollin. Quelle était ta relation avec Loulou ?
Très bonne et très saine. Quand je suis arrivé, son franc parlé m’a beaucoup marqué. C’était extraordinaire. On avait une relation vraiment à part avec Loulou. Sa disparition, ça a été un choc, en plus le jour de son anniversaire.
Depuis, c’est son fils, Laurent Nicollin, qui a repris les rênes du clubs. En un mot, comment tu définirais son travail et pourquoi ?
Efficace. Efficace car ce n’est pas facile de prendre la relais après Loulou. Laurent Nicollin a su bien s’entourer. Je pense qu’il a fait un travail très efficace. Il est très discret, mais son travail est très efficace. Il construit un club qui est à son image.
Depuis la reprise de Laurent Nicollin et l’arrivée de Michel Der Zakarian, le MHSC est tout proche des places européennes, chaque saison, mais n’arrive pas à s’y qualifier. Qu’est-ce qu’il manque à l’effectif selon toi pour pouvoir enfin se qualifier en Europa League ?
Pas grand chose. On passe près à chaque fois. Cette saison était peut-être la bonne, mais elle ne s’est pas terminée (rires). Il nous manque peut-être une profondeur de banc. Cette année il y a eu du mieux, malheureusement il y a eu des blessures importantes à des mauvais moments. Si on a tous nos joueurs en forme sur la globalité de la saison, je pense qu’on peut accrocher l’Europe.
Maintenant, cela fait 8 ans que tu es à Montpellier. Que représente ce club pour toi ?
Ce club représente énormément de choses. Montpellier, aujourd’hui, c’est ma famille. Le MHSC m’a tout donné, je donne tout en retour. J’ai été totalement adopté par cette ville.
Avant de parler de ta fin de carrière, as-tu un regret après ces nombreuses années de footballeurs ? Par exemple, tu as pu jouer en équipe de France espoir lorsque tu étais à Toulouse. Est-ce-que tu regrettes de ne jamais avoir jouer avec l’équipe de France A ? Est-ce-que c’était un objectif pour toi il y a quelques années ?
L’équipe de France A n’est pas forcément un regret. Le seul regret que je peux avoir, c’est d’avoir été blessé très tôt dans ma carrière. J’ai vécu de très bons moments en équipe de France espoirs. Mais mon plus grand regret, c’est les blessures. Maintenant je suis là, donc je ne regrette pas ce qu’il m’est arrivé. Ma carrière est correcte, donc ne pas être sélectionné avec les Bleus, il y en a pleins qui peuvent le dire et qui méritent plus que moi d’y aller.
Quel est ton meilleur souvenir jusqu’à présent dans le football ?
Il y en a beaucoup. Je vais dire que c’est d’avoir joué la Ligue des champions. Rentrer sur le pelouse de la Mosson avec les supporters et la chanson, c’est fantastique. Les derbys contre Nîmes ce sont aussi des bons souvenirs. Ma plus grande fierté est aussi le nombre de matchs que j’ai à mon compte en Ligue 1.
Tu es lié au MHSC jusqu’en juin 2021. Tu as 35 ans. Comment tu vois l’avenir ? Tu comptes finir ta carrière à Montpellier ou as-tu d’autres ambitions ?
Je ne me vois pas partir de Montpellier. Mon envie est de rester. Je ne me vois pas arrêter la saison prochaine. Je vais continuer à travailler pour continuer encore longtemps.
Un avenir au sein du club montpelliérain, en tant que dirigeant par exemple, est-ce que tu y penses ?
Oui, ça me tenterait. Il y a beaucoup d’anciens joueurs qui font parties du club. C’est quelque chose qui peut m’intéresser, pas dans l’immédiat, mais j’y pense.
Plutôt à Montpellier qu’à Toulouse alors ?
Il y a eu tellement de changements à Toulouse… je ne connais plus personne, alors qu’à Montpellier je connais tout le monde. Montpellier est un club familial, il le restera à vie. Il n’y a plus grand monde que je connais à Toulouse maintenant. Ma place aujourd’hui, elle est à Montpellier.
D’ailleurs, le Téfécé jouera en Ligue 2 la saison prochaine. J’imagine que tu suis toujours un peu leur performance et que tu es déçu de les voir régresser depuis plusieurs saisons ?
Oui, pour moi Toulouse doit faire partie de la Ligue 1. C’est une déception. Chaque année, la descente était proche. Espérons maintenant qu’ils remontent rapidement et qu’ils arrivent à se stabiliser en Ligue 1.
L’interview va toucher à sa fin. Que peut-on te souhaiter pour les prochains mois ?
La santé déjà, pour mes proches, pour moi, et de nombreuses victoires avec Montpellier.
Pour finir, as-tu un message pour les supporters de Montpellier ?
On a hâte de les retrouver, que ce soit à l’entraînement ou au stade. Merci à eux de m’avoir soutenu, que ce soit dans les bons ou les mauvais moments. Merci à tous et on se voit rapidement à Grammont ou à la Mosson.
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