David Moulin : “Sauf rebondissement, mon aventure à Montpellier est terminée” (exclu MhscOnAir)

Jusqu’à présent, David Moulin entraînait les jeunes gardiens du Montpellier Hérault Sport Club. En fin de contrat, le coach de 37 ans est désormais à la recherche d’un nouveau challenge. Dans un entretien exclusif accordé à notre site www.mhsconair.com, le natif du Forez s’est confié sur ses différents passages (jeunes, féminines, professionnels) au sein du MHSC.

Bonjour David, comment allez-vous ? Comment avez-vous vécu cette période de confinement ?

Je vais très bien. J’habite en campagne, donc le confinement s’est plutôt bien passé. Je n’ai pas trop eu de proximité avec les gens, ma famille va bien, donc le confinement s’est bien passé.

Pour commencer, comment êtes-vous arrivé à Montpellier ?

C’est M. Christian Grand qui s’occupait du recrutement du club sur la région Rhône-Alpes et avait notamment fait venir Philippe Delaye et Olivier Sorlin, qui m’avait proposé de venir faire un essai à Montpellier. Et j’ai été pris.

Vous êtes donc passé par les équipes de jeunes en tant que joueur. Pourquoi n’avez vous pas signer un contrat professionnel avec le club pailladin ?

J’ai quitté le club en U19 Nationaux, je suis de la génération 83. La génération 82 comprenait Jody Viviani et Laurent Pionnier. Juste avant eux, il y avait Rémy Vercoutre et Rudy Riou. Ce sont des gardiens très talentueux, sûrement beaucoup plus talentueux que moi, donc je ne regrette pas, j’ai tout donné pour y arriver, je n’ai pas réussi, mais je ne regrette pas.

Vous avez alors poursuivi vos études et vous avez joué dans plusieurs grands clubs régionaux (Sète, Béziers, Vergèze et La Clermontaise) avant d’arrêter votre carrière de joueur à 25 ans. Pourquoi avoir arrêté si jeune ?

Quand on joue dans les clubs régionaux, on se fait plaisir à jouer, mais il faut quand même gagner sa vie. Je sortais de mes études en STAPS, le MHSC m’a proposé d’abord d’entraîner les gardiens à mi-temps, on était encore en L2. Ensuite, quand le MHSC est monté en L1, ils m’ont proposé un temps plein, je n’avais donc plus le temps de jouer et d’entraîner en même temps.

Comment êtes vous revenu au MHSC en tant qu’entraîneur des gardiennes de l’équipe première des féminines et des équipes de jeunes ? Vous avez postulé ? Un dirigeant vous a contacté ?

Je suis arrivé à la suite de mes études. J’ai rencontré Sarah M’Bareck, qui était à la recherche d’un entraîneur des gardiennes. Je suis donc rentré au début de la structure de la section féminine pour entraîner les jeunes gardiennes. Du coup elle m’a proposé de commencer avec eux. Elle m’a beaucoup aidé et on a eu des bons résultats.

Au sein du club pailladin, vous avez d’abord entraîné les gardiennes des féminines, puis vous êtes passé aux gardiens du centre de formation avant d’obtenir le Graal en devenant le coach des gardiens du groupe professionnel. Comment avez-vous vécu cette évolution ?

Je dirais que j’ai beaucoup bossé, je me suis investi, j’ai donné de mon temps et de ma passion, que ce soit auprès des dirigeants, des enfants ou des joueurs. Le club avait besoin d’un entraîneur des gardiens. Rolland Courbis et le président Nicollin m’ont proposé le poste, donc c’est avec plaisir que j’ai accepté. Venant du football amateur, c’était une belle récompense pour moi.

Comment avez-vous vécu ces deux ans au contact du monde professionnel ? Quelle relation entretenez vous avec les gardiens de l’époque ?

Alors, les relations avec Laurent (Pionnier) ont été et son toujours très saines. Avec Geoffrey (Jourdren) ça a été un peu plus compliqué. J’ai un peu d’amertume par rapport à ça. Dans le monde professionnel, j’ai rencontré des gens extraordinaire. J’ai notamment connu le titre de Champion de France en 2012. J’ai engendré beaucoup d’expérience.

En juin 2016, vous avez quitté vos fonctions au sein du staff du groupe professionnel. Comment les dirigeants du MHSC vous ont annoncé que Teddy Richert arrivait pour vous remplacer, et comment l’avez-vous vécu ?

Je l’ai su dix jours avant la reprise. J’ai reçu un appel de Frédéric Hantz (entraîneur de l’époque) pour me dire qu’il ne me gardait pas. J’ai reçu un gros coup de massue car je ne m’y attendais pas, et encore moins dix jours avant la reprise. Aujourd’hui, dans le sport de haut niveau, on ne peut pas plaire à tout le monde. Frédéric (Hantz) connaissait Teddy (Richert) de son passage à Sochaux, Geoffrey (Jourdren) le connaissait aussi… Mais je ne regrette rien, j’ai tout donné.

Vous êtes retourné au centre de formation en tant qu’entraîneur des jeunes gardiens, comment se sont passées ces quatre dernières années ?

Je suis retourné avec la formation, un métier que je connaissais déjà. J’ai retrouvé des gens avec qui j’ai déjà travaillé, des gens avenants, passionnés par leur métier. C’est toujours extraordinaire de voir les jeunes gardiens évoluer.

Quel jeune gardien du centre de formation vous a le plus impressionné, et pourquoi ?

Jean-Baptiste Gueydon, par sa force de caractère et sa persévérance, mais il a connu de nombreuses blessures malheureusement. Jonathan Ligali, aujourd’hui sans club, était quelqu’un qui avait beaucoup de talent mais un manque de concentration pouvait lui coûter très cher.

Quelles sont les différences entre entraîner les féminines, les jeunes et les professionnels ?

Le football féminin n’est pas comparable au football masculin. Il faut que l’on réussisse à développer chez elles cette qualité de force, beaucoup sont en difficulté là-dessus. Chez les pros, on travaille avec un objectif pour le week-end, alors qu’avec les jeunes on travaille avec un objectif sur le long terme, sur plusieurs années.

Enfin parlons de votre avenir. Votre aventure au MHSC est-elle officiellement terminée ? Si oui, pourquoi quittez-vous le club pailladin ?

Sauf rebondissement, mon aventure à Montpellier est officiellement terminée. J’aurais aimé continuer au club, je m’y voyais rester le plus longtemps possible. C’est le club qui n’a pas renouvelé mon contrat. Geoffrey Jourdren arrive pour présenter ses diplômes, et je pense que c’est ça qui a changé la donne. Le club a pris soin de moi pendant toutes ses années, donc je quitte le club en bon terme.

Vous êtes donc à la recherche d’un nouveau club ? Avez-vous des contacts ? Si oui, avec qui ?

Je n’ai absolument aucun contact, je fais pourtant le nécessaire, mais pour l’instant c’est compliqué. Les clubs ont perdu beaucoup d’argents à cause du coronavirus, alors il faut que je reste patient, que je persiste et que je ne lâche rien.

La saison 2019/2020 de Ligue 1 est terminée. Qu’avez-vous pensé de la saison du Montpellier Hérault Sport Club ?

Cette année, le MHSC a fait une belle saison. Michel Der Zakarian réussit à stabiliser l’équipe dans le haut du tableau. La saison a été plutôt réussi, c’est dommage que l’équipe n’arrive pas à accrocher l’Europa League.