Souleymane Camara : “C’est une fierté de faire partie de l’histoire de Montpellier” (exclu MhscOnAir)

Souleymane Camara a accepté de répondre à nos questions en exclusivité. L’attaquant sénégalais a évoqué sa carrière au sein du Montpellier Hérault Sport Club, sa relation avec Louis Nicollin et ses envies pour l’avenir.

Bonjour Souleymane, comment vas-tu ?

Bonjour Fabien, ça va très bien, merci.

Comment s’est passé ton confinement ?

Le confinement s’est bien passé. Je suis resté en famille, ça a été long, mais il fallait le faire.

Alors, nous allons débriefer ta carrière montpelliéraine. Tu es arrivé au MHSC en 2007, après plusieurs saisons à Monaco et deux passages moyens à Guingamp et Nice. Comment es-tu arrivé à Montpellier ?

C’est Rolland Courbis qui m’a contacté. Il m’avait contacté déjà à l’époque où je jouais à Monaco quand il entraînait Ajaccio, mais ça ne s’est pas fait. Lorsque j’étais à Nice, un soir j’ai mon téléphone qui sonne et c’était le coach Courbis. Il m’a demandé de le rejoindre à Montpellier, il m’a présenté le projet et j’ai accepté.

Avec le MHSC tu as connu de belles choses. Il y a eu la montée en Ligue 1 en 2009, mais aussi le titre de champion de France en 2012. Comment tu as vécu ces deux superbes saisons ?

J’ai passé deux années formidables à Montpellier, il y a eu des difficultés, même en 2009 et 2012, mais c’était deux superbes saisons. Ces deux années là on a vécu des moments formidables.

Selon toi, quelle a été la recette de l’exploit de 2012 ? Finir champion de France devant Lille, Paris, Lyon, Marseille… c’est fantastique, non ?

On avait un effectif complet, un groupe formidable, que ce soit en défense, au milieu, en attaque, on s’entendait très bien. C’est ça qui a fait notre force cette saison là. Certains attendaient que l’on se casse la gueule, mais on est allés jusqu’au bout.

La saison qui suit le titre, tu as pu jouer le Ligue des Champions. Ça doit être exceptionnel de disputer cette compétition ?

Oui, ça fait partie des compétitions qui font rêver, comme la Coupe du monde. N’importe quel joueur de football aimerait jouer ces compétitions là. J’ai eu la chance de vivre ça, c’est quelque chose de formidable.

Que retiens-tu de cette expérience en Champions League ?

Cette expérience m’a apporté de la maturité. Lors de ces matchs là, la moindre erreur peut-être fatale. On l’a vu nous, contre Arsenal ou encore l’Olympiakos. J’ai beaucoup appris pendant ces matchs là. C’est le très haut niveau qui veut ça.

Durant ces nombreuses années à La Paillade tu as eu la chance de connaître Louis Nicollin. Quel était ton rapport avec le président montpelliérain ?

C’était une relation simple et particulière en même temps. Il disait à tout le monde qu’il m’appréciait beaucoup. Moi aussi je l’appréciais beaucoup. Ce que j’aimais chez lui, c’est que c’était quelqu’un qui disait ce qu’il avait à dire. C’était notre papa. Il fait partie des présidents qui m’ont vraiment marqué. Je ne l’oublierai jamais.

Tu aurais une petite anecdote à nous raconter sur Loulou ?

Un match qu’on avait perdu à Vannes, il me semble, c’était en Ligue 2. C’était la première fois que je l’entendais gueuler comme il a gueulé. Il nous a dit les choses et ça m’a marqué. Là c’était vraiment la première fois que je le voyais s’énerver comme ça. Malgré tout, il aimait ses joueurs.

Le 5 août 2017, pour le premier match de l’après-Nicollin, le MHSC affronte Caen à la Mosson (1-0) et c’est toi qui inscris l’unique but de la rencontre. Qu’as-tu ressenti à ce moment-là ?

C’était une grosse émotion. Je voulais marquer un but pour le lui dédier. C’était vraiment quelque chose d’émouvant, surtout quand les joueurs sont venus autour de moi, c’est formidable. Après le match il y a eu l’hommage, et ça aussi c’était exceptionnel.

D’ailleurs, ces dernières années, le #UneStatuePourSouley a été créé sur les réseaux sociaux. Tu en as déjà entendu parler ? Est-ce que cela te plaît ?

J’en ai déjà entendu parler. Je me faisais chambrer. Je remercie les supporters du MHSC, franchement, ils m’ont adoptés, ils m’ont montré qu’ils m’appréciaient, ils ont toujours été avec moi, que ce soit dans les bons ou les mauvais moments. Je ne sais pas comment les remercier. Quand tu rentres dans un stade et que tu entends ton nom chanté par les supporters, c’est formidable.

Le surnom « super sub » t’a notamment été donné dans le milieu du football. C’est un surnom qui te plaît ?

Tu vas pas t’y mettre toi aussi ! (rires) Non, dans mon esprit, durant toute ma carrière, je me dis “combien de gens aimeraient être à ma place ?”. Ma priorité est de faire ce que j’aime, donc jouer au football. Si je suis remplaçant, c’est le choix de l’entraîneur, et si je ne suis pas titulaire, quand je rentre, je donne tout et j’essaye de montrer à l’entraîneur que je peux intégrer les onzes.

Tu n’es d’ailleurs pas qu’un « super sub » car à Montpellier tu es le deuxième buteur de l’histoire du club derrière Laurent Blanc (76 contre 85) et le premier joueur en nombre de matchs devant Pascal Baills (433 contre 429). Ça doit être très satisfaisant de faire partie, à ce point, de l’histoire du club ?

C’est une fierté de faire partie de l’histoire de Montpellier. Je suis très content. Je joue au football pour vivre des moments comme ça. J’ai passé des moments formidables ici. C’est une fierté de faire partie de l’histoire de ce club.

Durant ta belle carrière, tu as côtoyé de nombreux joueurs, notamment à Montpellier. Lequel t’a le plus impressionné dans l’Hérault ?

Il y en a quelques uns. Je peux te dire Olivier (Giroud), Younès (Belhanda), John Utaka. Il y a aussi Vito (Hilton) bien-sûr. Je pourrais t’en citer pas mal.

Tu as aussi côtoyé plusieurs entraîneurs au MHSC. Lequel t’a le plus marqué ?

L’entraîneur qui m’a le plus marqué, bien-sûr, ça va être Rolland Courbis. Il y a aussi René Girard avec qui on a gagné le titre de 2012. J’aimais beaucoup Jean Fernandez aussi, mais malheureusement il n’a pas réussi.

Lequel de tes buts t’a le plus marqué ?

Le but contre Caen est celui qui m’a le plus marqué. Si je dois en choisir qu’un, je te dis celui-là. J’ai marqué pour rendre hommage au président. L’autre jour j’ai revu la vidéo, j’avais la chair de poule, c’est formidable.

La saison 2019/2020 n’a malheureusement pas pu se terminer… Comment résumerais-tu cette année, sur un plan personnel mais aussi collectif ?

Je n’ai pas eu la chance d’avoir beaucoup de temps de jeu. C’est le choix du coach, je respecte. Collectivement, je pense qu’on était en train de faire une belle saison. On a dû arrêter avant malheureusement, mais la santé est le plus important.

Le mois derniers, Laurent Nicollin a annoncé au Midi Libre que ta carrière était terminée. De ton côté, tu ne l’as pas annoncé officiellement. Peux-tu nous le confirmer ?

Comme je l’ai dit à des journalistes il n’y a pas longtemps, j’avais envie de l’annoncer moi-même, mais bon, le président l’a annoncé avant, ce n’est pas grave. Je me sens bien ici, ce n’est pas pour rien que j’ai fait toutes ces années ici. Mais voilà, j’ai pris la décision d’arrêter définitivement ma carrière.

As-tu des envies pour la suite, quels sont tes projets ?

On m’a toujours appris à partager dans la vie. J’aimerais, un jour, partager mes connaissances avec mes jeunes frères. Laurent Nicollin m’a ouvert les portes. Maintenant, je dois voir quel chemin prendre, si je vais entraîner ou faire autre chose. Je vais profiter de ma famille les prochains jours et après je donnerais ma décision.

Pour terminer, as-tu un message à laisser aux supporters du MHSC ?

Merci encore une fois, merci pour le soutien durant toute ma carrière à Montpellier. Qu’ils continuent à supporter l’équipe car elle a besoin d’eux. Sans supporters, c’est différent. Merci à eux, continuez à supporter l’équipe, et j’espère que l’équipe va continuer son évolution.